Inflation : les retraites vouées à rester exclues de la baisse du coin fiscal

Sur la réduction du coin fiscal, toutes les forces politiques sont fondamentalement d’accord. Il s’agit d’alourdir la paie des Italiens et d’essayer ainsi d’amortir les affres de l’inflation qui atteint désormais 8% et devrait atteindre 10% en fin d’année. Le mardi 12 juillet, le Premier ministre et le ministre du Travail d’Orlando rencontreront les syndicats pour voir comment pallier la perte de valeur des salaires et traitements. La proposition peut être la réduction du coin fiscal ou contributif. C’est-à-dire réduire l’incidence du coût du travail sur le front fiscal ou les cotisations sociales, selon le point de vue des syndicats . Mais si ces interventions sont sacro-saintes pour lutter contre la vie chère et augmenter le pouvoir d’achat des travailleurs, les revenus de retraite restent hors jeu. Comme cela arrive souvent, les revenus des pensions restent en dehors de l’action des réformes et, du fait de l’immobilité de leurs montants, continuent d’être réduits par l’inflation. La très modeste reprise avec la soi-disant « péréquation », liée à l’inflation calculée en fin d’année par l’Istat, du fait de son mécanisme, restitue très peu ces traitements. Nous vous rappelons que les pensions en vigueur au 1er janvier 2022 et versées par l’INPS, en 2021 sont de 17.749.278, dont 13.766.604 (77,6%) à caractère social (vieillesse, invalidité et survivants) et le restant 3.982.674 (22,4%) à caractère social (invalidité civile, allocation d’assistance, pensions et allocations sociales).

En 2021, les dépenses annuelles totales de retraites étaient égales à 218,6 milliards d’euros, dont 195,4 milliards pris en charge par les fonds de pension et 23,2 milliards par les fonds sociaux. Le montant mensuel moyen des pensions de vieillesse n’est que de 1 285,44 euros et ne présente une valeur légèrement supérieure que dans le nord avec 1 379,92 euros. Dans le système fiscal italien, les revenus de retraite sont classés dans la catégorie des revenus du travail sur la base de l’article 49, paragraphe 2, lettre a, du Tuir. En pratique, il est soumis à la même imposition que les salaires et traitements des travailleurs. Dès lors, si la réduction du coin pour ces derniers est considérée comme sacro-sainte, toute intervention pour lutter contre la vie chère des nombreux retraités reste sans réponse. Alors qu’en Europe 17 Etats sur 24 adoptent le modèle qui applique l’exonération sur les sommes versées et accumulées, pour ne taxer que la prestation, l’Italie, dans le cas du système public de sécurité sociale, prévoit une exonération fiscale des cotisations versées, une imposition pour leur rendement éventuel, mais surtout l’imposition de la rente ou de la pension.

Les retraités italiens sont parmi les plus taxés d’Europe : 30 % de plus que les autres pays. Sur un chèque d’une valeur de 1 500 €, nous payons 600 € d’impôts, en Allemagne 60. Dans la plupart des pays européens, les revenus de retraite sont affectés avec des taux progressifs et une déduction fiscale fixe ou variable est reconnue. Cependant, il convient de garder à l’esprit que dans certains pays de l’UE, les pensions ne sont en fait soumises à aucune imposition (Bulgarie, Lituanie, Slovaquie). Dans d’autres, cependant, la « déduction » personnelle est très élevée, c’est-à-dire la partie non imposable du revenu. En Allemagne et en Finlande, par exemple, les revenus de retraite inférieurs à 16 500 € ne sont pas imposés, tandis qu’en Autriche ceux inférieurs à 15 000 €. A Paris, Berlin, Londres et Madrid, tous ceux qui reçoivent moins de 9 000 euros par an sont exonérés d’impôts, en Italie, le plafond est fixé à seulement 8 174 euros. A l’appui de cela, il suffit de souligner qu’un revenu de retraite de 20 000 euros par an est atteint en moyenne de 20,5 % en Italie, 19 % en Espagne, 8,7 % au Royaume-Uni, 8,4 % pour cent aux Pays-Bas, 8,3 pour cent en Allemagne et 7,3 pour cent en France. Un écart tout aussi important est également constaté en ce qui concerne les revenus de retraite plus élevés.

Parallèlement à la réduction de la pression fiscale sur le travail, il est donc absolument nécessaire de revoir la fiscalité actuelle des retraites, permettant aux retraités, quoique en partie, d’abandonner le mythe du système progressif.

Une forme de soutien aux retraités pourrait consister à introduire ce qui, par exemple, est déjà en vigueur en Allemagne, qui prévoit le traitement fiscal de seulement 50 % de son montant. En tout état de cause, sur les 50% restants du traitement, le critère de la progressivité des tarifs tel que prévu dans notre système ordinaire serait maintenu. De cette manière, une récupération du pouvoir d’achat serait également obtenue pour les retraités sur lesquels l’intervention sur le coin de la sécurité sociale ne peut pas être exercée car ils n’ont pas plusieurs formes de cotisations, ni individuelles ni patronales.

Si vous ne voulez pas faire sombrer dans la misère une grande masse de retraités, le Gouvernement mais aussi, surtout les syndicats qui les représentent (la moitié de leurs membres sont des retraités !) devront immédiatement penser à intervenir dans ce secteur fragile qui est il est peu probable qu’il puisse aller manifester sur la place. Mais il n’est pas exclu que leur exaspération devienne un motif de protestations qui ne peut qu’accentuer la grave situation de l’avenir immédiat du pays.

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